Imaginez ... un monde où vous pouvez donner du pain à votre voisin sans que vous en soyez privés, un monde où tout ce qu'on vous a donné, vous pouvez en faire profiter vos amis, où toutes les ressources peuvent être mises en commun afin de profiter à tous, sans que personne en soit privé. Ce serait magnifique, non ?
Ce monde existe déjà : c'est l'internet, le nouveau monde. Avec la dématérialisation, les coûts de reproduction et de copie deviennent presque nuls : toute information peut être copiée et donnée (presque) à l'infini, sans que personne ne soit lésé. Dans ce monde s'est construit toute une communauté de personnes qui prônent le partage des ressources (rendu techniquement possible par l'internet), la possibilité donnée à tous de modifier ces ressources et d'en faire profiter ceux qui le souhaitent.
Seulement, tous ne l'entendent pas de cette oreille, et quelques nostalgiques du monde ancien, où chacun possédait ses propres biens et en privait alors les autres personnes veulent étendre ces règles sur ce nouveau monde. De nombreuses entreprises, se cachant derrière le fumeux principe de « propriété intellectuelle » (comme si une idée pouvait appartenir à quelqu'un !) tiennent absolument à emprisonner leurs clients dans des règles que eux ont choisis. Ces règle sont simples, se résument à : « pas touche ! ». La plupart des logiciels que vous achetez dans le commerce, vous n'avez ni le droit d'en étudier le fonctionnement (pour vous assurer, par exemple, qu'il ne sera pas nocif pour votre matériel ou votre vie privée), ni le droit de le donner à un ami (qui en aurait besoin), ni même le droit de l'installer sur plusieurs ordinateurs qui, pourtant, vous appartiennent. Alors qu'il serait simple d'autoriser tout cela, certaines entreprises n'hésitent pas à développer des mécanismes complexes visant à vous empêcher de faire de telles choses.
C'est en réaction à cette propension à diviser les utilisateurs que se construit le logiciel libre : retournant le concept de « copyright » pour créer celui de « copyleft », les auteurs de logiciel libre utilisent la propriété intellectuelle qu'ils ont sur le code qu'ils ont produit pour garantir, par contrat (« licence ») les droits de l'utilisateur : exécuter le logiciel comme il le souhaite, étudier le fonctionnement de ce logiciel, le partager à qui veut, modifier le logiciel et publier ces modifications.
Plusieurs arguments tendent à montrer que ce modèle est un bon modèle. D'abord, certains (dont je fais partie) considèrent que c'est le seul modèle acceptable, d'un point de vue éthique. D'autres, plus pragmatiques, préfèrent mettre en avant les avantages techniques des logiciels libres : la liberté de modification permet à quiconque de contribuer bénévolement au projet, l'ouverture du code source permet une meilleure sécurité, ...
Historiquement, le mouvement du logiciel libre est né dans les années 80, dans les milieux universitaires américains, quand des chercheurs se sont rendus compte que le monde dans lequel ils vivaient, un monde où ils pouvaient partager les logiciels et les modifier sans contrainte, était en train de disparaitre à cause d'éditeurs de logiciel de moins en moins ouverts.
Les acteurs principaux du logiciel libre sont la Free Software Foundation (qui ont un point de vue plus « éthique ») et l'Open Source Initiative (un point de vue plutôt « technique »). Des logiciels libres célèbres sont OpenOffice.org (suite bureautique), Mozilla Firefox (navigateur internet), GNU/linux, ...
Plus récemment, on a vu se développer les loisirs numériques : musiques et films sont apparus sur nos écrans d'ordinateur, introduisant une nouvelle utilisation de cet outil. À la différence du logiciel cependant, le modèle de consommation de musique et de films est depuis longtemps établi. Cependant, ce modèle est incompatible avec l'internet d'aujourd'hui, où il est possible de copier sans surcoût n'importe quelle information numérique. Malgré tout, les gros acteurs du monde des médias (majors, SACEM, ...) veulent imposer leur modèle sur internet : ils ont réussi à imposer les DRM (petit logiciels empêchant la lecture de musique sur logiciels non assermentés) grâce à a loi DADVSI, votée malgré une opposition citoyenne de grande ampleur, et ils essaient aujourd'hui de faire passer la loi Hadopi, dans des conditions similaires, allant plus loin que la DADVSI (la loi Hadopi instaure une police privée du net, qui aurait le pouvoir de couper la connection d'utilisateurs considérés comme « pirates », sans qu'on sacche comment fonctionne cette déctection).
À cette agressivité, certains artistes répondent par une autre vision de la culture où, à l'image du logiciel libre, chacun est libre de copier la musique, la donner et la modifier, à condition de respecter l'auteur initial. Considérant notamment qu'un musicien ne vit pas de la vente de CD, mais plutôt des concerts et des prestations « live » (non reproductibles), ces artistes diffusent leur musique gratuitement et légalement sur internet.
Ce qui a permis le développement de cette culture libre, ce sont notamment des licences adaptées aux œuvres culturelles : les creative commons et la licence art libre. Les grands répertoires de musiques libres sont Jamendo et Dogmazic. Le site de l'association culture libre regroupe de nombreuses œuvres sous licences libres : musiques, textes et images. Ralamax est une société de production de films libres.
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